Les échanges en cours autour du projet EVE de moteur fusée liquide open source et de système de navigation et de guidage (GNS, dans le cadre de l’avionique sousThemis) conduisent à beaucoup de discussions au sein du bureau Open Space Makers, entre le bureau et le CNES, au sein du CNES, entre le CNES et ArianeWorks… En somme, nous touchons à la limite de ce qu’il est possible de faire légalement en France en open source.
La frontière exacte est floue, mais une chose est certaine : la publication en open source de la méthode de conception, fabrication et utilisation d’un moteur fusée est illégale en France. De même pour un système de guidage et de navigation pour un lanceur.
Dans les deux cas, ils entrent dans la catégorie des biens et technologies à double usage.
Une action qui est en train d’être prise par des membres actifs Open Space Makers avec le support du CNES est de définir plus précisément où se trouve la frontière entre ce qui peut être publié en open source, et ce qui ne le peut pas. Pour celles et ceux qui sont intéressés de contribuer sur ce sujet, c’est @alcoudry qui mène ce sujet.
Cela étant dit, tout ce qui se déroule à aujourd’hui dans le cadre Open Space Makers autour de ces technologies est autorisé, y compris les discussions sur ce forum et les échanges en utilisant les outils de la plateforme. Cela parce que c’est fait dans un cadre privé : seuls les membres Open Space Makers, qui adhèrent à la Charte y ont accès. Et chacune et chacun, en acceptant la Charte, s’engage à agir en faisant preuve de Responsabilité.
Est-ce que ça veut dire qu’en somme, si on a rejoint Fédération pour travailler sur le coeur d’un lanceur, il faut qu’on passe son chemin et qu’on retourne dans son garage ?
Non, car une alternative légale est à l’étude. En voici les grandes lignes envisagées actuellement [c’est la partie à discuter, rien n’est figé à ce stade !] :
- les projets sur ces sujets seraient menés de façon fermés (mode privé sur la plateforme).
- une vérification de l’identité des contributeurs serait certainement exigée
- le résultat des projets serait soumis à licence non open source mais gratuite, dont l’association Open Space Makers serait détenteur. Ainsi, dans le cas de la diffusion à l’étranger (hors France), l’association serait en charge des exigences liées au contrôle d’export. Donc résultats non publiés de façon ouverte sur la plateforme.
- plein de questions restent à déterminer sur l’aspect contribution de citoyens non Français, sur la façon de gérer des projets menés par des citoyens de différents pays hors France (si un Belge et un Camerounais travaillent sur un tel projet ensemble, et que les données sont stockées en France sur les serveurs de la plateforme Fédération, qu’est-ce qui se passe légalement ?).
C’est une discussion extrêmement intéressante et déterminante pour le futur de Fédération, on appelle l’ensemble des membres Open Space Makers à y contribuer !