Bonjour,
J’ai une idée qui me taraude depuis un moment, je l’ai retourné plusieurs fois dans ma tête avant de me jeter à l’eau…je crois qu’il est temps de vous la proposer.
Je suis de culture scientifique et aime pouvoir justifier ce que j’avance et suis très attaché à la construction du savoir.
Je m’attaque ici à un domaine dont je ne suis pas spécialiste, le spatial, avec une idée basée au mieux sur des estimations de Fermi. J’ai tout pour me perdre en ultracrépidarianisme.
Je ne souhaite pas polluer le forum de quelque chose insuffisamment réfléchi. Le site de l’OSM est très riche pour un néophyte, j’espère ne pas passer à coté de vos recommandations.
Je me permets ce cadrage en préambule car mon idée est, je crois, particulièrement ambitieuse et originale si bien qu’elle pourrait paraitre folle de prime abord.
J’aimerais en discuter avec des gens bien plus compétents que moi et me faire accompagner, parrainer, conseiller pour la formaliser au mieux, avant de lui donner sa chance.
Ou bien, que l’on m’explique en quoi je fais fausse route.
Je l’imagine viable économiquement à moyen/long terme.
Mon souhait profond est de la voir se réaliser et que l’on m’en reconnaisse à minima la paternité. (Vous n’êtes pas les premiers à qui je la partage, je garde ainsi plusieurs écrits datés)
Je souhaite m’investir dessus, la développer et qui sait… mais je ne parviendrai à rien sans le concours de gens passionnés et bien plus qualifiés que je le suis.
Je fais un peu de teasing, vous comprendrez ma prudence épistémique à mon énoncé.
Je crois avoir une idée permettant de « commercialiser la surface lunaire », en contournant poétiquement les traités de 1967 et de 1980 sur « l’appropriation » du spatial.
Ce, en se basant sur des technologies existantes ou en cours de redéveloppement (atterrisseurs notamment) par des acteurs privés, qui seront sans doute enclins à amortir leur frais de R&D…
Je pense qu’il n’est pas utile ici que je rappelle la période d’émulation (avant Covid) que nous traversions avec l’émergence d’une foultitude d’acteurs spatiaux, le « new space », et des coûts annoncés de mise en orbite de l’ordre de 5000$/kg.
« Vendre la Lune » :
L’une des subtilités de mon idée réside dans ma conception de la notion de propriété.Je m’explique.
Dans l’espace public je distingue ce que j’appelle la « propriété de fait ».
Je confesse mon inculture en droit, ce concept existe certainement sous un autre nom, et je redéfinis probablement ici l’eau chaude.
En gros et avec mes mots. Quand on va à la plage ou sur un banc ou autres lieux publics, l’espace que nous occupons est le notre. C’est notre place pendant que nous l’occupons, de « fait », jusqu’à ce nous décidions d’en partir ou qu’en cas d’abus ou de squat ; qu’on nous le demande, qu’on nous y oblige ou bien que l’on nous remplace.
Toujours à la plage si je décide de construire des châteaux de sable, ceux-ci sont les miens si j’ose dire, jusqu’à ce que quelqu’un ou l’érosion vienne les détruire.
Rien ne m’empêche de vendre le fait de construire ces châteaux de sable à d’autres aussi futile et fugace cela soit-il. Tant que je ne gène personne.
Avec cette conception je contourne la notion de propriété et ses titres dans le champ public. Du moment que personne n’est en mesure de me dire que c’est déjà légalement chez lui pour me demander de partir ailleurs faire ce que je fais.
« C’est les miens, c’est les miens, séléniens…. » :
Ce concept décliné à notre astre suppose d’occuper la surface lunaire, « de fait », de sorte que seuls ceux, assez fous pour dépenser autant que nous à nous remplacer, puissent nous empêcher.
Peut être aurez-vous déjà compris là où mon insolite inspiration sélénite veut en venir.
Comme vous le savais, sur la Lune il n’y a pas d’atmosphère et donc pas de pluie, de vent ou de marée ni même d’érosion, hormis solaire qui est imperceptible à l’échelle de civilisation humaine.
Si bien que si nous laissons une trace, une empreinte sur ce sol poussiéreux, elle y reste presque pour toujours, à l’image des traces de pas, de roues du programme Apollo.
Je souhaite ainsi envoyer un rover solaire empreinter* le sol lunaire, afin de dessiner et écrire sur le régolite comme nous le faisons à la plage dans le sable.
*néologisme venu d’ « empreinte »
Qui et au nom de quoi, pourrait m’en empêcher ? Les autres rovers d’exploration, eux, laissent bien de traces qui n’ont aucun sens.
Je souhaite vendre ces surfaces empreintées en jouant sur le marché de l’égo.
Ce même égo qui pousse certains à marquer leur nom et la date de leur passage sur les grands monuments publics, à construire des iles en forme de palmier… des mégalos, des amoureux, des rêveurs d’éternité…
Imaginons que nous vendions un carré de 50cm d’empreinte au sol à 500$.
Cela représente 2000$ le m², soit 20 millions de $ l’hectare de sol lunaire empreinté…sous réserve de fiabilité du rover.
Le bénéfice n’est pour moi qu’un indicateur pertinent de gestion pas une fin en soi.
Je ne souhaite que des messages positifs, j’y tiens. Avec l’ambition de laisser à terme, un monument lunaire pour les astronautes ou les astronomes amateurs des générations futures comme les géoglyphes de Nazca. Je rêve de laisser la primeur à Banksy… Que le premier acte commercial lunaire soit artistique me plait. Des artistes et non des mineurs (j’ai un immense respect pour ces derniers ceci-dit)
On empreinte en 3D une surface et on peut donc jouer avec la rugosité (Je suis amateur de fractales et de dimensions intermédiaires), sculpter le sol, jouer sur les ombres comme les « noir-lumière » ou « outrenoir » de Pierre Soulages.
En fonction de certains angles de lumière, dates ou moment, tel un Stonehenge. Il y a ici beaucoup à calculer et tant de techniques qui m’échappent, artistiques notamment (je pense à cet art de jardin japonais avec des cailloux ratissés).
Je suis dans l’incapacité d’évaluer précisément le coût d’une telle entreprise, mais dans un contexte de démocratisation et de réduction des prix de l’accès à l’espace, de progrès en robotique et en fiabilité, de prochains atterrisseurs lunaires déjà en développement et à rentabiliser, l’émulation de tous ces nouveaux acteurs privés; je suis convaincu qu’à moyen/long terme mon idée trouvera son sens économique.
Je souhaite quantifier son coût global au mieux avant de pouvoir démarcher des institutions ou partenaires idoines.
Dans un premier temps je cherche à me faire critiquer. Je veux dire par là que si cette idée est infondée je souhaite m’en rendre compte au plus vite. N’étant pas spécialiste je manque très certainement de recul.
Ensuite, si comme je l’espère elle fait sens, je recherche tous types de soutiens et de bonnes volontés. Je ne parviendrai à rien seul, et je veux croire en vous, en notre génie collectif, en votre apport.
Bien à vous.